Notes / Observatoire de la Turquie et de son environnement géopolitique
1 juillet 2016
Rapprochement Israël – Turquie : quels intérêts communs ?

Un accord synonyme de détente doit être signé entre la Turquie et Israël mercredi 29 juin à Rome. Quelles étaient les raisons de la brouille diplomatique entre les deux pays ? Les modalités de cet accord constituent‐elles de réelles avancées ou seulement une réconciliation de façade ?
La raison principale de la tension importante entre l’Etat d’Israël et la Turquie remonte à 6 ans, presque jour pour jour. En mai 2010, une flottille de bateaux – dite « Flottille de la Liberté » ‐ avait été affrétée par des organisations humanitaires turques avec l’objectif de participer à la levée du blocus mis en place à l’encontre de la bande de Gaza par les autorités israéliennes. Cette « Flottille de la Liberté », et notamment son navire amiral le Mavi Marmara, avait été pris pour cible par les commandos de l’armée israélienne qui n’ont pas hésité à attaquer des hommes et des femmes désarmés, transportant du matériel de reconstruction et des produits alimentaires vers la bande de Gaza. La brutalité de l’intervention a été telle que pas moins de 10 victimes, toutes turques et engagées dans l’humanitaire, furent à déplorer. A partir de là, des tensions extrêmement vives ont opposé les deux Etats, qui ont vu leurs relations se dégrader considérablement : de multiples invectives ont jalonné le dialogue entre les deux Etats et les échanges économiques se sont considérablement réduits. Pour autant, il n’y a pas eu de rupture diplomatique formelle, bien que le niveau de représentation diplomatique ait été restreint au niveau du deuxième conseiller de chacune des ambassades…