La mobilisation citoyenne des causes humanitaires. Repenser la place du bénévole dans le dispositif des ONG

  • Par Dorian Dreuil

    Par Dorian Dreuil

    Membre du Conseil d’administration d’Action contre la Faim (ACF), Délégué à la Vie associative

Quelle place pour le militantisme bénévole au sein du dispositif humanitaire aujourd’hui ? Ce thème a déjà été abordé lors de nombreuses notes publiées dans l’Observatoire des Questions Humanitaires : « De la disparition du corporatisme ? » par Antoine PETIBON, « L’humanitaire est-il devenu zombi ? », le Stand’Up de Stéphanie RIVOAL, « Pour un renouveau démocratique des organisations humanitaires » par Bertrand BREQUEVILLE ou encore « Les associations humanitaires sont-elles des institutions ? » par Jacques SERBA. C’est dire si ce sujet occupe une place particulière dans les réflexions du dessein de l’humanitaire de demain. La notion de citoyen bénévole a beaucoup évolué dans le temps, à tel point qu’on a vu se développer de nouvelles logiques d’engagements. Aux côtés des solidarités locales, un engagement bénévole auprès des ONG humanitaires de solidarité internationale s’est renforcé et institutionnalisé. Si dès leur création, les ONG de la génération sans-frontière étaient composées de bénévoles sur le terrain, elles se sont professionnalisées avec le temps et la pratique d’un nouvel humanitaire. La question de la distinction entre professionnel et bénévole se pose aujourd’hui plus en terme de complémentarité qu’en terme de logique d’opposition. Dès lors, la force de frappe de la mobilisation citoyenne des causes humanitaires invite à repenser la place du bénévole dans le dispositif humanitaire. Le présent article prendra pour étude des systèmes d’intégration de bénévoles dans un modèle d’ONG « à la française » si on peut encore les considérer comme tels.