L’affaiblissement de l’AKP est-il synonyme d’instabilité politique en Turquie ?

Le résultat du Parti de la justice et du développement (AKP) aux élections législatives du 7 juin constitue un sérieux revers pour le parti de M. Erdogan. Perdant sa majorité absolue au Parlement pour la première fois depuis 2002, il est aujourd’hui difficile d’imaginer la composition du futur exécutif. A quoi pourrait‐il ressembler selon vous ?

Tout d’abord, comprenons que nous sommes désormais dans une nouvelle séquence politique en Turquie. En effet, depuis treize ans, le parti au pouvoir n’avait pas connu une seule défaite électorale. Le résultat atteint hier n’est pas à la hauteur des espoirs que le Parti de la justice et du développement (AKP) avait fondé et des objectifs que le président de la République s’était fixé, puisque son principal objectif était d’atteindre la majorité qualifiée des trois cinquièmes, pour pouvoir modifier la Constitution. M. Erdogan est loin du compte, puisqu’en plus de ne pas obtenir la majorité qualifiée, il n’a même plus la majorité absolue au sein du Parlement, ce qui constitue une nouveauté depuis qu’il a accédé au pouvoir la première fois…