Boko Haram : bras armé du terrorisme international, déstabilisation du Nigeria et reconfiguration géopolitique de la zone sahélienne

  • Bonaventure Cakpo Guedegbe

    Bonaventure Cakpo Guedegbe

    Fonctionnaire politique et ancien étudiant d’IRIS Sup’

Dans la semaine du 5 au 10 janvier 2015, les dernières tueries macabres à l’actif de la secte terroriste Boko Haram font état de seize villages entièrement brûlés et rasés, d’une importante base militaire saisie, de plus de 2000 morts et des centaines de milliers de personnes réfugiées dans les brousses et les pays limitrophes du Nigeria. Ces horreurs lugubres commises au quotidien par la secte terroriste entrent en droite ligne de la promesse de son chef Abubakar Shekau, de rendre ingouvernable le pays et surtout de paralyser les élections présidentielles du 14 février 2015. Les enjeux de ces élections sont énormes, surtout lorsqu’on sait que le Nigeria, première puissance économique d’Afrique, fait face à un conflit religieux séculaire entre le Nord majoritairement musulman et le Sud chrétien. Par ailleurs, la facilité et la pérennisation des actions de Boko Haram qui contrôle déjà plus de 20 000 km² du territoire, malgré la puissance de feu de l’armée nigériane et la présence des puissances occidentales, obligent les observateurs et autres spécialistes des relations internationales à se demander s’il n’y a pas complicité, voire complaisance des forces sur le terrain. Mais qu’en est‐il d’une reconfiguration géopolitique de la zone sahélienne ?