L’économie circulaire peut-elle répondre à l’épuisement des ressources naturelles ?

  • Alma Dufour

    Alma Dufour

    Diplômé d’IRIS Sup’, étudiante à AgroParis Tech

Un récent rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement révèle une augmentation rapide des prix des matières premières depuis 2000, plus importante qu’à n’importe quel autre moment de l’histoire du XXème siècle ‐ guerres mondiales et choc pétroliers inclus.

Cette envolée est le signe d’une tendance d’accroissement des coûts potentiellement désastreuse pour l’économie mondiale, les modes de consommation actuels épuisant rapidement les ressources disponibles. Ceci est d’autant plus inquiétant que la croissance démographique sans précédent et le doublement attendu de la classe moyenne globale vont provoquer l’accélération de cette dangereuse explosion de la demande.
Aujourd’hui, environ 60 % des services écosystémiques sont fortement dégradés. Quant à la demande mondiale d’eau, elle devrait augmenter de 40 % à plus de 60% à l’horizon d’une vingtaine d’années rendant plus difficile sa satisfaction.
En ce qui concerne les métaux et les hydrocarbures, il ne peut exister de prévision de pénurie véritablement fiable, en raison de l’incertitude pesant sur l’existence de nouveaux gisements et l’opportunité économique de les exploiter. Néanmoins, le PNUE (Programme des Nations‐Unies pour l’Environnement) annonce celle de certains métaux stratégiques dès 2050 et l’Agence internationale de l’énergie mise sur une augmentation conséquente du prix du baril de pétrole dans les prochaines décennies.
Si les discours catastrophistes sont à nuancer, il semblerait que nous soyons bel et bien sortis de l’ère d’abondance minérale et énergétique qu’a connue le XXème siècle. Ce processus représente une grave menace pour la dynamique socio‐économique mondiale. Eviter l’effondrement de cette dernière impliquerait une réduction de la consommation de ressources naturelles rapidement supérieure au taux de croissance de l’économie globale…