Éditos de Pascal Boniface
3 juillet 2014
Morts de 3 Israéliens et 7 Palestiniens : le spectre d’un nouveau cycle de violences

Sur le plan diplomatique, cela a conduit les pays occidentaux à raffermir leur soutien à Israël au moment où ils commençaient à prendre quelques distances, en mettant par exemple en garde leurs entreprises sur les dangers juridiques à avoir des relations commerciales avec des sociétés israéliennes installées dans les territoires occupés. L’émoi causé par l’assassinat des trois jeunes Israéliens donnent une grande marge de manœuvre à Netanyahou pour lancer les opérations contre les Palestiniens, qui feront un nombre de victimes bien plus important sans risquer d’être trop fortement condamné par les Occidentaux pendant quelques temps.
Le très vif émoi causé par ces assassinats en Israël a créé un mouvement de sympathie envers les colons, alors même qu’il commençait à y avoir des questions sur le coût économique et politique à les soutenir. Ils apparaissent collectivement comme des victimes innocentes aux yeux de la majorité des Israéliens. La société israélienne va refaire son unité dans un sentiment collectif anti-palestinien. Les voix modérées sont de plus en plus isolées et le soutien à une politique répressive à l’égard du Hamas qui, de fait, affectera l’ensemble des Palestiniens est de plus en plus grand.
L’histoire enseigne que la répression militaire généralisée n’est pas la meilleure manière de lutter contre le terrorisme mais au contraire de le nourrir. Mais Netanyahou estime que seule la force paie et il devrait réunir autour de lui une vaste majorité de ses compatriotes. Il est probable que les assassins ont agi d’eux-mêmes et que cela ne soit pas une décision politique de la direction du Hamas, on ne voit pas pourquoi ce mouvement aurait accepté un compromis avec l’Autorité palestinienne pour se lancer dans une telle aventure criminelle.
Mais l’histoire enseigne également que dans un conflit, lorsqu’il y a un pas vers le règlement, les plus radicaux essayent par tous les moyens de faire dérailler le processus. C’est sans doute ce qu’ont voulu faire les deux proches du Hamas qui ont tué les Israéliens, empêcher le processus politique de prendre forme et redonner la priorité aux armes et à la violence. Ils risquent d’être servis au-delà de leurs espérances.
L’avenir s’annonce très sombre pour la région.