La rupture Algérie-Maroc : un test majeur pour la coopération euro-méditerranéenne

  • Yasmine Ketfi

    Yasmine Ketfi

    Chargée des Affaires publiques au sein d’une organisation internationale œuvrant dans la région méditerranéenne, diplômée d’IRIS Sup’ en Géopolitique et prospective

Le verdict est tombé : le Maroc est exonéré de toute accusation d’espionnage et d’ingérence dans les affaires intérieures de l’Espagne. L’information provient de l’Agence espagnole de contre-espionnage, relevant de la Présidence du gouvernement espagnol, qui a publié son rapport annuel pour 2023 il y a quelques semaines. Plus qu’une exonération, il s’agit plutôt d’une absence de mention du royaume chérifien au long des 286 pages qui composent le rapport.

Cette nouvelle en étonne certains. À l’origine : « l’affaire Pegasus » mise en lumière par un consortium de 17 médias internationaux en juillet 2021, révélant un espionnage présumé de milliers de personnalités à travers le monde par certains gouvernements, dont le Maroc, grâce à un logiciel espion conçu par la société israélienne NSO Group. Ce scandale aux nombreuses ramifications avait été avancé comme potentielle explication du revers à 180 degrés de la position de neutralité historique de l’Espagne sur le dossier du Sahara occidental, délivré par son président Pedro Sanchez en mars 2022, qui déclarera être favorable au plan d’autonomie proposé par le Maroc quant à cette question…