Notes / Observatoire politique et géostratégique des États-Unis
30 octobre 2023
Washington face au retour au premier plan du conflit israélo-palestinien

La brutale attaque et les nombreux enlèvements menés par la branche armée du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre dernier, ainsi que les lourds bombardements en riposte de la bande de Gaza par Tsahal ont remis au premier plan le conflit israélo-palestinien sur la scène internationale. Dans un contexte de tensions comme rarement la région en a connu depuis le début de ce conflit en 1948, les États-Unis ont immédiatement réagi. Désireux de montrer leurs déterminations à soutenir Israël dans ce nouvel affrontement, ils n’ont pas hésité à envoyer des navires de guerre au large de ses côtes tout en essayant d’éviter un embrasement de la région à travers une intense action diplomatique qui a amené, en pleine crise, Joe Biden à effectuer une visite à Tel-Aviv le 18 octobre 2023.
Pourtant, « au moment de l’attaque meurtrière du Hamas contre Israël, l’allié le plus proche de Washington au Proche-Orient, les États-Unis n’avaient pas d’ambassadeurs confirmés en Israël, en Égypte, à Oman ou au Koweït » constate Robbie Gramer, journaliste expert des questions diplomatiques à Foreign Policy1. Des dizaines de postes importants, liés à la sécurité nationale, n’étaient pas non plus pourvus et de nombreux fonctionnaires subalternes laissés à eux-mêmes n’avaient tout simplement pas les compétences pour gérer ce type de crise. Quand commence le conflit, la diplomatie américaine semblait s’être déjà désintéressée et désengagée de la région…