Notes / Sport et géopolitique
4 octobre 2023
Le sport terrain de rivalité de la guerre froide ?

« Je travaille actuellement sur deux projets. Le premier projet porte sur la question de l’internationalisation du sport soviétique et en particulier des cadres du sport soviétique. Le deuxième projet concerne plutôt une histoire du quotidien, celle des loisirs en Union soviétique et de l’investissement par le bas des loisirs sportifs. J’ai publié récemment un ouvrage qui s’intitule : « Une histoire sportive de la guerre froide », chez Nouveau Monde Édition. Cet ouvrage a pour objectif d’être une synthèse sur la question du sport pendant la guerre froide, parce que cette question a souvent été abordée sous l’angle de la chronique, c’est à dire des grands matchs, des grands événements, des grandes étapes de la guerre froide, des diplomates en survêtement par exemple. Mais il est difficile d’établir un lien entre tous les éléments. Le projet de ce livre est né d’un manque. On disposait d’informations sur les questions artistiques ou encore sur la question des échanges industriels à travers le rideau de fer, mais il n’y avait pas d’éléments de synthèse sur ce que le sport avait fait à la guerre froide et ce que la guerre froide avait fait au sport. Dans mon ouvrage, j’ai donc essayé de traiter ces deux aspects en observant la guerre froide sous trois dimensions. Premièrement, comme une période qui s’étend de 1947 jusqu’à 1991-1992. Deuxièmement, comme un paradigme, c’est-à-dire comme l’antagonisme entre l’Est et l’Ouest, entre le capitalisme et le communisme, et également comme un antagonisme qui ne peut pas prendre la forme d’un conflit militaire à cause du recours à l’arme nucléaire et de l’équilibre de la terreur. Cet antagonisme se diffuse dans les sphères culturelle, économique, idéologique et sportive. L’enjeu consistait à analyser la manière dont le sport était devenu une des scènes de la guerre froide… »