Régime militaire en Birmanie : quelle réaction de l’ASEAN ?

  • Protasius Isyudanto

    Protasius Isyudanto

    Etudiant à l’Universitas Indonesia et à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO)

Établie le 8 août 1967 à Bangkok, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE ou ASEAN en anglais) fut fondée par cinq pays : l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, la Thaïlande et Singapour. En 1999, le Cambodge a été le dernier membre intégré à l’association consécutivement à l’intégration du Brunei, du Vietnam, du Laos et de la Birmanie. L’association compte une population d’environ 500 millions d’habitants, une superficie totale de 4,5 millions de kilomètres carrés, un produit intérieur brut combiné de près de 700 milliards de dollars et un commerce total d’environ 850 milliards de dollars.

L’organisation vise à : (1) accélérer le progrès économique, social et culturel et (2) promouvoir la paix par l’adhésion à la Charte des Nations Unies. Afin de réaliser cette vision, les membres ont signé la charte de l’ASEAN en 2007 qui définit ses principes : (1) la paix ; (2) l’état de droit ; (3) la diversité; (4) la liberté; et (5) la non-ingérence (Putri et al, 2021). Le cinquième principe, qui est propre à l’organisation, représente l’idée que les membres de l’ASEAN ne peuvent pas s’immiscer dans les problèmes politiques internes des autres membres. Cette idée est problématique, car si elle assure la souveraineté des États membres, elle sabote les potentiels efforts collectifs pour la stabilité. Elle est particulièrement critiquée dans les efforts déployés par le bloc pour résoudre la crise en Birmanie (Ikhsani, 2019 ; Yadanar-Aungmin, 2021)…