Le pacte AUKUS au-delà du nucléaire : une coopération sur les technologies militaires conventionnelles de pointe

  • Juliette Lefort

    Juliette Lefort

    Master Affaires internationales asiatiques (AFASIA), Sciences Po Lyon

Le 15 septembre 2021, l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni annoncent le lancement d’un nouveau pacte de coopération militaire dans l’Indopacifique baptisé AUKUS. En France, le débat public se concentre alors principalement sur la rupture du contrat signé en 2016 avec l’Australie qui promettait la commande par Canberra de douze sous-marins Shortfin Barracuda auprès de Naval Group. Dans une déclaration conjointe, Washington, Londres et Canberra déclarent alors qu’« en tant que première initiative dans le cadre d’AUKUS, [les trois gouvernements] s’engagent à soutenir l’Australie dans l’acquisition de sous-marins à propulsion nucléaire pour la Royal Australian Navy ». Les États-Unis et le Royaume-Uni deviennent ainsi les nouveaux bénéficiaires du contrat. L’évènement, vécu comme un « coup dans le dos » par Paris, associe dans l’imaginaire collectif AUKUS à la thématique des sous-marins nucléaires, occultant les autres volets du pacte. Pourtant, la coopération entre les trois pays signataires est rapidement pensée à une échelle beaucoup plus large…