Notes / Sécurité humaine
1 juin 2022
Aide publique au développement : des propositions de réforme
Les tenants de cet ordre établi de l’Aide publique au développement se recrutent aussi bien au Nord qu’au Sud. Au Nord, les institutions d’Aide ont intérêt à rendre à leurs interventions un caractère permanent. Il n’y a donc jamais assez de moyens pour l’Aide, jamais trop de domaines et de modalités d’intervention, jamais de champ géographique assez large. Il n’y a jamais trop de cibles à poursuivre. Bien entendu, à juste titre, le grand public pour qui l’Aide reste majoritairement associée à la lutte contre la pauvreté dans les pays pauvres soutient le principe de cette générosité intéressée, tout en s’étonnant de son manque efficacité. Au Sud, on s’habitue à ce type d’appuis permanents qui permettent de générer des flux financiers, d’apporter de l’argent frais. Les projets se succèdent. La dépendance s’entretient soigneusement des deux côtés : en période de crise, il faut aider plus fort pour écarter les risques ; en période de croissance, il faut redoubler d’investissement pour tenter d’engranger les bénéfices de toute sorte. L’appétence au business de l’Aide se cultive des deux côtés. Les entreprises ou bureaux de consultants se spécialisent dans ce secteur d’activité. Un Ambassadeur est toujours satisfait de pouvoir s’appuyer sur une coopération technique et financière nourrie par l’Aide publique au développement, comme en Chine, en Inde, au Brésil. Les ONG sont en général assez critiques vis-à-vis de l’instrument (endettement, corruption, détournement) sauf si elles deviennent allocataires d’une partie de cette Aide pour intervenir dans les pays en développement…