La Chine face au monde

  • Emmanuel Lincot

    Emmanuel Lincot

    Directeur de recherche à l’IRIS, co-responsable du Programme Asie-Pacifique

  • Emmanuel Véron

    Emmanuel Véron

    Spécialiste de la Chine contemporaine, associé à l’IFRAE-INALCO

  • Barthélémy Courmont

    Barthélémy Courmont

    Maître de conférences en Histoire à l’Université catholique de Lille

BARTHÉLÉMY COURMONT : Le titre de votre ouvrage, « La Chine face au monde », suggère que Pékin proposerait, en quelque sorte, une transformation profonde du système-monde. Pouvez-vous développer le choix de ce titre et la place qu’occupe selon vous la Chine dans le système-monde actuel ?

EMMANUEL LINCOT : Le choix du titre pose en effet et implicitement la décision chinoise d’une possible alternative par rapport au système-monde tel que nous le connaissons depuis 1945. Toutefois, « une résistible ascension » se réfère à Bertolt Brecht et tend très clairement à vouloir montrer où nous nous situons, quels sont nos choix, dans l’observation factuelle et scientifique du régime chinois. Au reste, ce livre n’est pas un pamphlet contre la Chine mais il démontre quels sont les mécanismes qui ont présidé au
développement de cette puissance et quelles sont fondamentalement ses visées à la fois stratégique et idéologique en tant que dictature et dans son choix, parfaitement assumé, de revendiquer une alternative au monde occidental et de légitimer ainsi sa révolution conservatrice.

EMMANUEL VÉRON : Thème cher à Immanuel Wallerstein, le système-monde est en partie transformé par la montée en puissance de la Chine dans tous les domaines. Notamment avec la convergence de cette grille de lecture, marxiste, Pékin a largement profité de son arrimage à la mondialisation, des transferts de technologies et d’une certaine naïveté quant à ses velléités…