Notes / Asia Focus
16 septembre 2021
La cybersécurité globale et la guerre froide 2.0
La critique du paradigme libéral de J. Mearsheimer en 2018 dans son ouvrage The Great Delusion : Liberals Dreams and International Realities et la réponse en 2020 de J. Ikenbery avec son livre A World Safe For Democracy, Liberal Internationalism and The Crisis of Global Order (qui inspire la nouvelle administration Biden) s’accordent sur la séquence historique du « Siècle américain, 1917– 2017 ». Les États-Unis émergent comme une grande puissance dans une société internationale multipolaire à partir de 1917 avec leur engagement dans la Grande Guerre, la mise en place d’un premier ordre libéral à travers la Société des Nations et la prévalence du Droit sur la force. L’isolationnisme américain et l’échec de cet ordre en 1939 ont convaincu les États-Unis en 1945 d’être une superpuissance désormais « responsable » du nouvel ordre international bipolaire, c’est-à-dire concernée par le maintien de l’équilibre stratégique. Mais, en parallèle de cette posture « réaliste » pendant la guerre froide et jusqu’en 1991, le bloc de l’Ouest s’est développé en termes d’interdépendances économiques sous le leadership de la superpuissance américaine. Cette croissance peut être appréhendée comme un second ordre libéral limité géographiquement…