Notes / Asia Focus
8 juillet 2021
Ang Lee, un passeur des images entre les deux rives du Pacifique
EMMANUEL LINCOT : Votre ouvrage est le premier en français sur le cinéaste Ang Lee. Vous comblez là une lacune qui est d’autant plus importante que son œuvre est, selon vous, un trait d’union entre maintes traditions culturelles de l’Asie sinisée et Hollywood. Pouvez-vous l’expliciter dans ses choix à la fois esthétiques et techniques ?
NATHALIE BITTINGER : Ang Lee est un cinéaste caméléon à la trajectoire atypique, relativement inclassable, entre Orient et Occident. Au fil des quatorze œuvres sorties jusqu’à présent, il a entremêlé et reconfiguré des pensées du monde et des esthétiques qui puisent autant dans les traditions chinoises que hollywoodiennes. Premier réalisateur taïwanais à avoir percé à Hollywood jusqu’à acquérir une renommée internationale dans le cinéma populaire et d’auteur, il se situe au carrefour de multiples influences. Comme il ne cesse d’opérer des virages formels au sein de sa filmographie, il transcende les catégories, les assignations, les genres ou les styles…