Le sport à l’arrêt : l’économie du sport face au coronavirus

  • Estelle E. Brun

    Estelle E. Brun

    Ancien.ne chercheur.se à l'IRIS

  • Christophe Lepetit

    Christophe Lepetit

    Responsable des partenariats et des études économiques au Centre de Droit et d’Économie su Sport (CDES)

L’Union Sport & Cycle (USC) et le Conseil social du mouvement sportif (CosMos) ont partagé, grâce à deux enquêtes distinctes menées à la mi-mars, les premiers résultats mesurant l’impact du coronavirus sur le sport dans les entreprises. Selon le CosMos, 45 % de leurs adhérents redoutent une perte comprise entre 10 et 30 % de leur chiffre d’affaires. L’USC affirme que 80 % des entreprises interrogées ont enregistré une baisse de chiffre d’affaires, lors de la première moitié du mois de mars, et craignent de fortes perturbations à venir.

IRIS : Est-il possible, à ce stade et en vue des nombreux événements sportifs déjà annulés ou reportés, de mesurer l’impact global et national du coronavirus sur l’économie sportive ?

CHRISTOPHE LEPETIT : C’est extrêmement compliqué d’avoir une analyse globale de l’impact – forcément négatif – de l’épidémie sur la filière sportive. Les enquêtes du CoSMoS et de l’Union Sport & Cycle nous indiquent des éléments de conjoncture basés sur une part d’activité déjà perdue, donc des pertes, et une part de risque de pertes ou de manque à gagner des revenus non générés. Ces deux notions sont d’ailleurs très différentes, contrairement à ce qu’on lit ici ou là. L’ampleur dépendra de la date de reprise d’une activité normale. De nombreuses institutions, ou de nombreux cabinets d’étude s’essaient pourtant à un tel chiffrage. KPMG a ainsi chiffré l’impact négatif entre 300 et 400 millions d’euros pour la L1, si jamais elle venait à ne pas reprendre… Ce qui n’a aujourd’hui rien de certain…