L’art perso-moghole revisité de Chughtai à Zahoor ul Akhlaq : entre censure et autocensure

  • Christine Vial-Kayser

    Christine Vial-Kayser

    Enseignante-chercheuse au sein du Master « Stratégies muséales et gestion de projet – Asie », Faculté des lettres – Institut catholique de Paris

Ce texte examine les conditions de la renaissance d’un art visuel inspiré de l’islam (miniature moghole et calligraphie) au Pakistan, de l’orée du XXe siècle aux années 1990, afin de faire apparaître les enjeux politiques et culturels qui la traversent sous le mode de la censure ou de l’autocensure. La renaissance de la miniature a pris naissance au sein du National College of Arts à Lahore dans les années 1930 et s’inscrit dans le contexte général du nationalisme pakistanais et de sa recherche identitaire postcoloniale. Suivant l’analyse de Robert Darnton que la censure s’exerce dans « une zone grise » entre les lignes des textes et des pratiques, et que son décodage permet d’en comprendre la visée, explicite ou implicite , ce texte analyse successivement les œuvres de Abdur Rahman Chughtai, Syed Sadequain et Zahoor ul Akhlaq dans le contexte politique et religieux du Pakistan…