Le massacre de Danghara : vers le réveil des cellules terroristes en Asie Centrale

  • René Cagnat

    René Cagnat

    Colonel (ER), Docteur en Sciences Politiques et David Gaüzere, Docteur en géographie humaine et sociale, chercheur associé au centre Montesquieu de recherche politique – Université de Bordeaux

L’assassinat en rase campagne, le 29 juillet 2018, au Tadjikistan de quatre cyclotouristes occidentaux à seulement 71 km de Douchanbé, par un groupe local affilié à l’État islamique (EI ou Daech) et probablement soutenu par certains villageois d’une localité proche, s’inscrit dans la ligne prônée par l’EI en février dernier, lorsqu’il émit une fatwa appelant Centrasiatiques et Caucasiens à s’attaquer aux visiteurs étrangers.

L’attentat odieux de Danghara, perpétré dans le plus pur style « daechien » par de très jeunes gens dirigés et mis en condition par un « chef » de 33 ans, témoigne de l’existence d’un vivier terroriste en pays tadjik. L’événement, appelé à se reproduire et à s’étendre par le réveil des cellules terroristes dormantes, représente une évolution dangereuse non seulement pour le Tadjikistan qui risque de connaître une déstabilisation, mais aussi pour l’ensemble de l’Asie centrale devenue, depuis 2015, sous le nom de « Wilayat Khorasan », un nouveau terrain de chasse de Daech.

Nous aborderons cet élargissement au Turkestan, depuis longtemps annoncé, du conflit afghan en décrivant tout d’abord le but visé par les terroristes et ses conséquences directes pour le Tadjikistan – y compris pour son président Emomali Rakhmon -, avant de décrire sommairement le vivier révolutionnaire en pays tadjik et l’extension possible des troubles   en Asie centrale. En conclusion, nous suggèrerons les mesures qui devraient être prises pour prévenir l’explosion qui s’annonce…