« Pouvoir mutualiser des expertises est du ressort de l’intelligence collective »

  • Valérie Fourneyron

    Valérie Fourneyron

    résidente de l’Autorité de contrôle indépendante (ACI), ancienne ministre des Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative

IRIS : Vous avez dirigé les travaux pour l’établissement de l’Autorité de contrôle indépendante (ACI), comment est-ce que cette structure a été établie ?

VALÉRIE FOURNEYRON : J’ai une histoire personnelle avec la lutte anti-dopage. En 1989, je dirigeais le bureau médical du ministère des Sports. Ce fut l’époque de la loi de 1989 durant laquelle la lutte anti-dopage pris une nouvelle forme. Une nouvelle procédure disciplinaire relevant du mouvement sportif et une dimension de prévention ont alors été ajoutées. Ainsi être plus efficace dans les délais de procédure, responsabiliser le mouvement sportif et insérer une action de prévention d’amont à mon sens essentielle. J’ai toujours été attristée de voir des sportifs compromettre leur santé pour réussir une performance, remettant en cause la finalité et l’éthique même du sport.
En mai 2012, je suis devenue ministre des Sports, de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et de la Vie associative, et ce, jusqu’à mars 2014. Mon profil de médecin engagé de longue date dans la lutte antidopage m’a conduite à être élue par mes pairs du Conseil de l’Europe comme représentant du continent au Comité exécutif de l’Agence mondiale antidopage (AMA). En septembre 2014, j’ai ensuite été élue présidente de la Commission médecine santé et recherche, qui est le cœur du réacteur de l’Agence mondiale antidopage, car elle arrête la liste des substances interdites, accrédite les laboratoires et arrête les projets de recherche. Cette dimension scientifique m’a toujours tenu à cœur dans mes choix professionnels…