Notes / Asia Focus
14 juin 2018
Les Corées et le mythe de la réunification

Deux Corées coexistent. Difficilement. Le 15 juin 2000, les présidents Kim Dae-jung (du Sud) et Kim Jong-il (du Nord) avaient signé une déclaration commune de dialogue. L’accord intercoréen signé le 4 octobre 2007 par Roh Moo-hyun et Kim Jong-il, après des inondations catastrophiques qui avaient ravagé la Corée du Nord, prévoyait l’engagement commun des deux États afin de promouvoir « la paix et la prospérité économique dans la péninsule ». Pourtant, dès le 26 mars 2010, la Corée du Nord a procédé au torpillage d’une corvette du Sud, ROKS Cheonan, tuant 46 marins. La même année, le 23 novembre 2010, le bombardement de l’île Yeonpyeong, à proximité de laquelle des incidents de franchissements de la frontière maritime s’étaient déjà produits en 1999 et 2002, par son artillerie à longue portée, a tué quatre personnes, dont deux civils. Sans compter tous les enlèvements de citoyens du Sud, ces exactions démontrent l’agressivité du Nord, dès qu’il a fini d’extorquer des subsides en faisant mine de revenir à la négociation.
Aujourd’hui, la venue d’une équipe sportive nord-coréenne aux Jeux olympiques d’hiver organisés par le Sud et la promesse d’une reprise de dialogue ont font reparaître les annonces d’une possible entente, voire de la réunification. Pour en juger, il paraît nécessaire de se replacer dans le contexte, au minimum sur un an, mais aussi d’analyser la façon dont se voient ceux qui sont désormais différents depuis plus de 70 ans…