Notes / Sport et géopolitique
20 décembre 2017
Le rugby en Nouvelle-Zélande, précurseur d’une diplomatie sportive

Que savons-nous de la Nouvelle-Zélande ? De sa capitale Wellington ? De sa vie politique ? Sommes-nous capables de citer le nom de son chef de gouvernement ? D’un de ses ministres ? Pouvons-nous parler de sa place au sein de l’économie internationale ? De ses exportations de matières premières ? En toute honnêteté, à moins d’être spécialiste de ce pays d’Océanie, nous pouvons simplement constater que nos connaissances du territoire néo-zélandais sont pour le moins faibles, pour ne pas dire inexistantes. Sauf… dans le domaine du rugby.
Sans doute est-ce pourquoi Francine Tolron, dans son ouvrage intitulé Le Rugby, religion séculière de la Nouvelle-Zélande, introduisait son propos en relatant une opinion largement répandue : « Les All Blacks (et le rugby) sont la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Zélande est les All Blacks (et le rugby) ». Certes. Mais comment expliquer que ce petit pays insulaire de 4,5 millions d’habitants, représentant 0,24 % du PIB mondial, soit un géant incontesté et incontestable sur la scène sportive, et surtout rugbystique ? Est-ce une stratégie politique sciemment mise en œuvre par Wellington ? Si le concept de diplomatie sportive a pleinement pris son essor à la fin du XXe siècle – allant même jusqu’à trouver une pleine expression au cours de ces dernières années avec les initiatives qatarie, azerbaïdjanaise, voire même chinoise dans le domaine du football –, l’importance du rugby au sein de l’archipel néo-zélandais n’est-elle pas une forme de diplomatie sportive avant-gardiste ? Est-ce le fruit d’une succession d’événements n’ayant mis en lumière que le rugby ? Ou faut-il y voir une expression spécifique liée à l’histoire de ce pays ? Éléments de réponse…