Vers de nouvelles intelligences de la puissance ?

32 min. de lecture

  • Échange avec Bertrand Badie

    Échange avec Bertrand Badie

    Professeur émérite des Universités à Sciences Po Paris

  • et Joseph S. Nye

    et Joseph S. Nye

    Professeur émérite et Distinguished Service Professor à l’Université Harvard, ancien doyen de la Kennedy School of Government de Harvard.

  • Propos recueillis par Marianne Péron-Doise et Marc Verzeroli, les 10 décembre 2024 et 8 janvier 2025. Traductions des propos de Joseph S. Nye Jr. par Romane Lucq

MARIANNE PERON-DOISE ET MARC VERZEROLI – Professeur Nye, vous avez introduit le concept de soft power par opposition au concept de hard power, avant de développer celui de smart power. Comment percevezvous l’évolution de ces formes de pouvoir dans un monde de plus en plus multipolaire et fragmenté ? Pensez-vous qu’il soit désormais nécessaire d’envisager l’émergence d’une nouvelle catégorie ou d’un nouveau concept ? › JOSEPH NYE – Je pense qu’il est nécessaire de commencer par l’idée fondamentale de la puissance, que je définis comme la capacité à influencer les autres pour obtenir les résultats souhaités. Dans cette définition comportementale – qui n’est pas la seule –, il existe trois manières d’y parvenir : par la coercition, par l’incitation financière ou par l’attractivité, autrement dit le bâton, la carotte ou le miel. Traditionnellement, la théorie des relations internationales a mis l’accent sur les deux première

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