Enjeux de société
Mars 2016
La corruption est-elle condamnable ? / Par Olivier de France et Carole Gomez

RIS 101 - Printemps 2016

« C’est ignoble, mais je vis de ce métier, moi comme cent autres ! Ne croyez pas le monde politique beaucoup plus beau que ce monde littéraire : tout dans ces deux mondes est corruption, chaque homme y est ou corrupteur ou corrompu. » Honoré de Balzac, Illusions perdues, 1837. La pureté pour fondation politique Athènes, 399 av. J.-C. À l’instruction de son procès, Socrate se voit reprocher sa « corruption des jeunes gens ». Son crime ? Ne pas reconnaître la religion d’État et « mettre à la place des extravagances démoniaques », qui détournaient la jeunesse du droit chemin [1]. La Cité à Athènes est alors conçue comme un organisme vivant, microcosme politique d’un univers clos et ordonné. La corruption est donc perçue de manière transversale : elle est tout à la fois morale, politique, organique, intellectuelle et cosmique. Dès l’Antiquité, elle désigne ainsi la maladie de ce qui est vicié
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