Modèles et contremodèles : les États baltes sont-ils post-soviétiques ?

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  • Katerina Kesa

    Katerina Kesa

    Politologue, maîtresse de conférences en civilisation de l’espace baltique à l’INALCO

Une question centrale nous a été posée lors de très nombreuses rencontres récentes avec des représentants européens influents : Qui êtes-vous ? Comment vous identifiez-vous ? Et nous avons répondu : En tant que peuple européen, peuple nordique » [1]. Cette référence discursive à l’appartenance de l’Estonie au « peuple nordique » et à la Scandinavie du « Nord » s’inscrit dans la stratégie des acteurs politiques baltes à la fin des années 1990 pour échapper à l’étiquette de pays ex-soviétiques et se rapprocher du Nord. Dans leur « réorientation mentale et historique », pour utiliser les termes de Karsten Brüggemann [2], les Estoniens s’appuyaient sur leur proximité linguistique et culturelle avec la Finlande ainsi que sur leurs liens historiques avec la Scandinavie. Si cette réorientation mentale consistait chez les Lituaniens à mettre en avant l’existence plus ancienne de leur État

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