La fondation d’une Alliance française au Sahara occidental, miroir de l’histoire de la diplomatie culturelle française

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  • Antoine Vermauwt

    Antoine Vermauwt

    Doctorant à l’Université de Lyon, laboratoire ECP (Éducation, Cultures, Politiques)

Il est des annonces qui, plus que d’autres, ont valeur de symbole. Tel est assurément le cas de celle de l’ouverture d’une Alliance française à Laâyoune par la ministre de la Culture, Rachida Dati, en février 2025 [1]. Localisée à quelques kilomètres de l’océan Atlantique à l’ouest, cette métropole du nord du Sahara occidental compte aujourd’hui plus de 200 000 habitants, ce qui tranche avec les très faibles densités du désert saharien, aux confins occidentaux duquel elle se situe. Cet espace urbain pourrait être presque une capitale, n’était que la capitale induit et suppose au sens étroit du terme l’État. Or nul consensus international n’existe en la matière : vu de New York, siège de l’Organisation des Nations unies (ONU), le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole (1884-1975), est un territoire non autonome qui n’appartient juridiquement à personne. Vu de Washington et de Tel-Aviv, cet espace frontalier de trois États,

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