
Géopolitique du basculement
RIS 131 - Automne 2023
- IRIS Éditions / Armand Colin
- 208 pages
- Octobre 2023
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L’inadéquation entre un système international mondialisé, extractiviste et le système Terre conduit à des risques en cascade, systémiques, existentiels, induits par la mondialisation et les interdépendances structurantes. Le dépassement de certaines limites préfigure le déclenchement de chocs, de crises et de soubresauts du système international et pourrait entraîner une redéfinition par certains acteurs, dont les États, de la vision qu’ils ont du monde, de leurs stratégies et de leurs intérêts. Dès lors, comment les acteurs géopolitiques qui structurent le monde contemporain – un monde sans limites, fondé sur la recherche de croissance – font-ils face au caractère fini et épuisable de la planète ?
La géopolitique du basculement se veut une étude des interactions entre le basculement du système Terre, l’effondrement des systèmes sociopolitiques et le basculement du système Monde – autrement dit, du système international. Le basculement a pour visée d’illustrer le passage d’un état à un autre du système Terre. Ce renversement du monde physique tel que nous le connaissons, c’est le dérèglement rapide, ponctué d’à-coups, de l’équilibre observé sur ces derniers millénaires et l’entrée définitive et irréversible dans un nouvel état. Si nous en saisissons quelques grandes caractéristiques, dont une part importante s’avère délétère pour l’humanité, ce basculement terrestre a aussi pour marqueurs de nombreuses inconnues.
Dans un premier temps, les contributions s’attachent à éclairer la prise en charge, par le système international, du basculement du système Terre. Dans un second temps, elles cherchent à étudier les risques d’un basculement de l’ordre mondial, sur fond d’aggravation et d’emballement du basculement terrestre et de l’effondrement des systèmes sociopolitiques.
Ce dossier vient conclure un triptyque, après deux Revue internationale et stratégique autour de l’environnement, de l’utilisation des ressources et de la géopolitique. « Géopolitique de la nature » venait poser la double question de la nature comme objet du politique et comme potentielle actrice de la géopolitique, remettant en cause la nature même de cette dernière. La manière dont la nature fait effraction dans les grilles de lecture héritées de la géopolitique classique recompose en effet les conceptions de l’espace, du territoire, de la souveraineté, de l’ennemi, de la frontière et de l’État. Le numéro « Géopolitique de la sobriété », bien au-delà de sa seule dimension énergétique, venait interroger la compatibilité entre nos modèles de développement et les limites planétaires. Cette sobriété systémique peut alors s’envisager comme un levier de puissance . En utilisant, pour ce troisième numéro, le terme de basculement, nous entendons rappeler la rapidité inouïe des changements observés, souligner les risques d’emballement du système Terre et mettre en lumière le paradoxe suivant : l’échelle de temps des changements se compte en décennies, une temporalité qui correspond aux générations humaines davantage qu’au système millénaire de la Terre. Pour autant, nous y sommes en majorité insensibles, et cette même insensibilité contient, en propre, le risque d’un effondrement des systèmes sociopolitiques tels que nous les connaissons.
Summary
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Grand entretien
L’émancipation sans condition : « Les dilemmes contemporains ne peuvent être appréhendés sans tenir compte de nos héritages et de la manière dont nous les interprétons et intégrons »
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Éclairages
Sobriété énergétique et efficacité opérationnelle, enjeux d’un équilibre incontournable
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Le corridor ferroviaire transcaspien : vers une marginalisation de la Russie dans les routes de la soie ?
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Le Saint-Siège et la guerre en Ukraine : retour sur les échecs de la diplomatie pontificale
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Dossier. Géopolitique du basculement
Introduction. Basculement du système Terre, basculement du système Monde
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Du schisme de réalité au schisme de la décarbonation : le système international est-il capable d’atténuer les risques climatiques globaux ?
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La protection de la couche d’ozone : une réussite diplomatique, un prisme pour analyser les échecs de la gouvernance climatique
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Inadéquation des mécanismes internationaux pour l’environnement : peut-on en finir avec la déforestation grâce à la compensation carbone ?
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Le partage des ressources en eau entre coopération, conflictualité et concurrence des imaginaires
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Articuler incertitude scientifique, action politique et points de bascule climatiques : illustration par les milieux marins
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Les limites planétaires : dernier signal avant l’effondrement ?
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Changements climatiques et basculement sécuritaire : vers la fin de la paix ?
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« Help Us Cool Earth » : la géo-ingénierie est-elle une dystopie ?
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Temps réel et basculement virtuel : le récit de l’effondrement comme catalyseur de l’action
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Les points de bascule du GIEC et la métamorphose de nos démocraties : « Nous sommes déjà passés dans un autre système du point de vue de la nature »
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Concept
Péronisme et fondements des relations internationales : tercérisme, ouverture à l’Ouest et alignement bolivarien
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En librairie
« Climat et environnement », Dix-huitième siècle / Laurent Brassart, Laurent Châtel, Émilie-Anne Pépy et Anouchka Vasak (dir.)
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Nous colonisons l’avenir // David Van Reybrouck
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La Chine après Mao. L’éveil d’une superpuissance / Frank Dikötter
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Quelle économie politique pour la France ? / Yves Perrier et François Ewald
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