Menaces hybrides : les réseaux criminels sont devenus un élément clé de l’arsenal géopolitique

Dans un contexte d’instabilité géopolitique, mais aussi de tensions économiques et politiques (Chine, Iran, Corée du Nord), la collaboration croissante entre le crime organisé et les acteurs de menaces hybrides est devenue un facteur de déstabilisation supplémentaire pour l’Union européenne (UE) et ses États membres. C’est l’une des conclusions qui ressort du dernier rapport pluriannuel d’EUROPOL sur l’évaluation de la menace que représente la criminalité grave et organisée dans l’Union européenne (EU-SOCTA).

L’agence européenne de police alerte ainsi sur le fait que la présence de menaces hybrides dans certains secteurs criminels déjà très dangereux aujourd’hui s’est intensifiée, à un moment où l’instabilité géopolitique, l’érosion de l’ordre international et les attaques visant la démocratie et la sécurité aggravent la vulnérabilité des États. Des réseaux criminels servent de plus en plus de mandataires et d’intermédiaires à des acteurs de menaces hybrides, parmi lesquels la Russie, la Chine ou l’Iran qui recourent à ces pratiques en visant notamment les processus démocratiques, la cohésion sociale au sein des sociétés, le sentiment de sécurité ou l’État de droit.

Ces menaces hybrides dirigées de l’extérieur englobent toute une série d’activités criminelles telles que le sabotage d’infrastructures critiques, la cybermalveillance, des campagnes de désinformation coordonnées, l’instrumentalisation du trafic de migrants, le blanchiment d’argent ou la fraude aux sanctions.

Quelles sont ces activités criminelles qui présentent un fort potentiel de déstabilisation et pourquoi des États collaborent-ils plus intensément avec le crime organisé dans cette intention ?