Notes / Énergie et matières premières
23 juin 2025
Les obstacles subsistant à la réalisation du corridor de Lobito

En mai 2025, l’Africa Finance Corporation (AFC), par la voix de son président-directeur général Samaila Zubairu, a confirmé que le corridor de Lobito atteindrait son bouclage financier d’ici 2026. Cette déclaration, à forte valeur symbolique, marque une étape décisive pour cette infrastructure transfrontalière reliant l’Angola, la Zambie et la République démocratique du Congo (RDC). À cette annonce s’ajoute le lancement de la plateforme « Lobito Corridor Impact Development » (LCID), portée par le Fonds souverain angolais (FSDEA) et l’entrepreneur Haim Taib, dotée d’un capital initial de 100 millions de dollars, sur une ambition globale d’un milliard. La Development Finance Corporation (DFC) américaine et la Banque africaine de développement (BAD) ont également renforcé leur engagement, avec des promesses cumulées de 1,05 milliard de dollars. L’Union européenne (UE), quant à elle, continue de positionner le Lobito comme corridor prioritaire dans le cadre de son initiative Global Gateway, ce qui ouvre la voie à un soutien accru en matière de financement, de coopération technique et de mobilisation des institutions européennes de développement. Cette classification implique notamment l’éligibilité du projet à des fonds européens dédiés à l’interconnectivité stratégique, via des instruments tels que Global Gateway Fund, la Banque européenne d’investissement (BEI), ou encore l’European Fund for Sustainable Development Plus (EFSD+).
Mais derrière ces annonces, une réalité plus complexe persiste. Si le Corridor de Lobito se présente comme un levier de diversification des routes d’exportation des minerais d’Afrique centrale, plusieurs verrous, tant techniques que politiques et sociaux, freinent sa concrétisation.