Le détroit de Taïwan à l’épreuve des rivalités et d’une possible crise : enjeux et options stratégiques pour la France

Depuis plusieurs années, l’Indo-Pacifique s’impose comme le nouveau centre de gravité géopolitique et économique du système international, concentrant 60 % du PIB mondial, deux tiers de la croissance économique et 35 % de la richesse produite, ainsi que contenant les principales routes maritimes et une part décisive de la production de technologies et de matériaux critiques. Le détroit de Taïwan, corridor étroit, mais vital, cristallise aujourd’hui les tensions entre les États-Unis et la Chine sur fond de rivalité stratégique, de compétition technologique et de confrontation idéologique. Pour Pékin, Taïwan constitue un enjeu existentiel d’unification nationale ; pour Washington, un test de crédibilité de son système d’alliances et de sa contribution à la stabilité régionale. Dans un tel contexte, une escalade militaire – prémices à une possible invasion – entrainerait des répercussions majeures pour la France et l’Europe, dont les intérêts sont étroitement liés à la sécurité des flux maritimes et aux chaînes d’approvisionnement technologiques. La France, en tant que puissance indopacifique riveraine dotée de territoires, de ressortissants et de responsabilités dans la région, pourrait difficilement rester à l’écart et inactive. Pour autant, quelles seraient ses options ?