L’« humiliation nationale » au service d’un discours chinois décomplexé – Première partie

  • Barthélémy Courmont

    Barthélémy Courmont

    Maître de conférences en Histoire à l’Université catholique de Lille

  • Vivien Lemaire

    Vivien Lemaire

    octorant en science politique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et enseignant en histoire

Depuis la réouverture du pays après deux ans et demi de fermeture pour cause de pandémie de Covid-19, la Chine a repris une activité diplomatique intense, avec un balai de dignitaires étrangers qui ont fait le déplacement à Pékin, la participation à des grands forums régionaux, et des initiatives importantes comme la réconciliation Iran-Arabie saoudite ou la proposition d’une sortie de crise – selon les termes de Pékin – en Ukraine. La Chine souhaite capitaliser sur le retour des relations internationales pour s’imposer comme un des grands acteurs d’une multipolarité que Pékin continue de mettre en avant. Cette attitude décomplexée cohabite, dans le cas chinois, avec un roman national qui s’appuie sur un « retour à la normale » après une longue série d’humiliations, participant ainsi à un discours qui revendique une désoccidentalisation dont la Chine se fait l’un des porte-étendards…