Taïwan en Afrique : un anachronisme en voie de résorption ?

  • Xavier Aurégan

    Xavier Aurégan

    Chercheur indépendant affilié au Centre de recherches et d’analyses géopolitiques (CRAG), associé au Conseil québécois d’études géopolitiques (CQEG, Laval, Canada)

Les Afriques ont été – et le sont encore pour partie – considérées comme des périphéries et des marges, si ce n’est des «non-lieux » (Colleyn et Dozon, 2008). Pourtant, des traites à aujourd’hui, n’ont-elles pas participé à la marche du monde, notamment économique ? Diplomatiquement, politiquement et donc d’un point de vue géopolitique, les 54 États constituant désormais les Afriques comptent. Individuellement, à l’échelle des États, et collectivement, à l’échelle du continent, ils ont participé à forger des puissances : coloniales et économiques hier, « émergentes » aujourd’hui. Parmi elles, la Chine populaire est sans contexte la plus observée actuellement. Les échanges commerciaux, les investissements, l’aide et les prestations de service chinois en Afrique participent tous au rehaussement des relations sino-africaines et Asie-Afrique depuis les années 1990 (Aurégan, 2016/c). Néanmoins, les relations entre les capitales africaines et la Chine n’ont pas toujours et uniquement été orientées vers Pékin. Taipei a effectivement tenté de concurrencer la Chine « rouge » entre les années 1950 et 1990.

Cette proposition de document de recherche aborde deux cas d’étude, après une brève remise en perspective des reconnaissances africaines croisées entre la République de Chine, Taïwan et la République populaire de Chine (RPC)…