Quelle politique adopter vis-à-vis de la Turquie ?

La relation entre la France et la Turquie n’a pas toujours été au beau fixe, qu’en est‐il aujourd’hui ?

La relation entre la France et la Turquie a, il est vrai, connu des hauts et des bas. Lors du mandat de Nicolas Sarkozy c’était plutôt des bas, puisque le président s’était nettement positionné contre l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. Cela avait remis en cause la relation politique mais aussi économique entre nos deux pays. Ce n’est pas que la Turquie ait un droit automatique d’entrer dans l’UE mais il y a des façons de le dire et de s’y opposer. L’attitude du président Sarkozy dans son opposition à l’entrée du pays dans l’Union a été vécue comme humiliante et empreinte d’hostilité. Sur ce point, François Hollande a donc voulu reprendre le fil du dialogue avec la Turquie et a effectué un voyage d’Etat début 2014, le premier du genre depuis plus de 20 ans. Erdogan, de son côté, est venu en France deux fois, comme Premier ministre puis comme président. Il y a donc une reprise du dialogue au plus haut niveau : par exemple, une relation entre les centres d’analyse, de prévision et de stratégie des ministères des Affaires étrangères français et turc, a été instaurée, ce qui illustre l’intensité de ces relations, devenues aujourd’hui très bonnes. Il y a, de même, des convergences d’analyse, notamment sur la Syrie où la Turquie et la France sont en phase, en particulier sur le sort de Bachar al‐Assad. Les relations économiques se développent également, ce qui est intéressant pour la France dans sa stratégie de diplomatie économique. Il ne faut pas oublier que la Turquie est un pays en pleine croissance depuis presque une quinzaine d’années ce qui a radicalement transformé sa physionomie. C’est un Etat en passe d’être considéré parmi les pays les plus riches et c’est désormais le 17e PIB mondial. Il faut, en conséquence, que la France fasse respecter ses intérêts qui sont justement d’entretenir des relations de confiance avec la Turquie…