Peut-on mentir pour la bonne cause ?

  • Henrik Urdal

    Henrik Urdal

    Professeur de recherche à l’Institut de Recherche sur la Paix à Oslo (PRIO). Il dirige actuellement un projet de recherche sur les grandes tendances dans des contextes de conflit en collaboration avec le Ministère des affaires étrangères norvégien

Les organisations humanitaires peuvent aisément succomber à la tentation d’utiliser abusivement des chiffres pour promouvoir leurs causes. La fin justifie-t-elle les moyens ?

« Les mères sont les personnes les plus exposées au danger dans des contextes de catastrophe »rapporte Carolyn S Miles dans le Huffington Post lors de la présentation du rapport sur la situation des mères dans le monde de Save the Children. Cette affirmation était doublée d’un chiffre : les femmes et les enfants ont 14 fois plus de risques de mourir dans une catastrophe que les hommes. Un chiffre éloquent quand on parle de différence entre les taux de mortalité et une profonde injustice si l’information est exacte. Or elle ne l’est pas.