Notes / Asia Focus
13 décembre 2018
Perceptions du projet « Belt Road Initiative » dans les collectivités européennes du Pacifique

« La relation entre la Chine et la Polynésie française est une composante importante des relations sino-françaises« . Ainsi s’exprimait le diplomate chinois Zhai Jun, ambassadeur de Chine en France, lors d’un récent voyage en Polynésie française. Simple politesse de circonstance, ou véritable intérêt pour ce territoire insulaire sous tutelle politique de Paris, les territoires français du Pacifique se retrouvent de facto impliqués par la montée en puissance de la République populaire de Chine.
Longtemps marquée par son insularité et son éloignement des principales routes commerciales, l’Océanie redevient une zone géopolitique au centre des problématiques internationales, théâtre d’une rivalité sino-américaine exacerbée en ce début de XXIe siècle. Considéré comme un lac américain au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Pacifique est désormais un terrain d’action de la Chine qui y a activé des leviers d’influence depuis les années 90 pour y revendiquer un rôle incontournable. Manipulation du roman national, proximité géographique, influence économique, relais de la diaspora, diplomatie du portefeuille visant à limiter toute influence de Taiwan, participation aux dialogues multilatéraux : autant de moyens utilisés par le gouvernement de Pékin pour faire de la Chine un acteur incontournable dans la région. Le « Belt Road Initiative » (BRI), également appelé « les nouvelles routes de la soie » ou « One Belt One Road », est un projet planétaire visant pour la Chine à réinvestir ses surcapacités productives à l’étranger dans des projets d’infrastructures…