Football féminin : vers la construction d’un nouveau modèle ?

  • Estelle E. Brun

    Estelle E. Brun

    Ancien.ne chercheur.se à l'IRIS

  • Mélissa Plaza

    Mélissa Plaza

    Ancienne joueuse professionnelle de football

Il y a un an, les États‐Unis remportaient la Coupe du monde féminine de football pour la deuxième fois consécutive. Après la compétition, le nombre de licenciés femmes en France a augmenté de 15%, montrant que la médiatisation du football « féminin » contribue à son développement, économique comme dans la pratique.

IRIS : La France pourrait‐elle s’inspirer de la pratique féminine du football aux États‐Unis pour développer et professionnaliser son football féminin ?

MÉLISSA PLAZA : Sans doute, pourrait-on s’inspirer de ce qui se fait outre-Atlantique pour développer le football pratiqué par les femmes en France. Il serait intéressant, par exemple, que la Fédération française du football (FFF) puisse rémunérer toutes ses internationales sur la base d’un fixe mensuel obligatoire. Cela permettrait d’assurer un revenu minimum pour chacune d’entre elles, complété par les clubs eux-mêmes. Par ailleurs, pour celles évoluant à haut-niveau (D1 et D2), un contrat professionnel – et non pas fédéral, comme c’est le cas pour certaines actuellement – devrait être obligatoirement signé. Cela permettrait de sortir des habituels écueils du défraiement où les joueuses ne cotisent pas et ne sont pas protégées en cas de litige ou de blessure. Néanmoins, il faut également garder en tête que les États-Unis ne sont pas forcément les meilleurs élèves en matière d’égalité dans le football. Le procès engagé par les internationales dont elles se sont vues débouter il y a peu en est une preuve assez tangible…