Football féminin : un retard français ?

  • Audrey Gozillon

    Audrey Gozillon

    Doctorante en STAPS, Atelier Sherpas (URePSSS, EA 7369), Université d’Artois

IRIS : Vous réalisez votre thèse sur le processus de féminisation du football amateur,
en prenant comme exemple la région des Hauts de France. Pourquoi avoir choisi ce
sujet ? Quelles sont pour l’instant les premières conclusions que vous esquissez ?

AUDREY GOZILLON : Joueuse de basketball depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours évolué
dans un environnement sportif « au milieu » des garçons. Qu’ils soient mes coéquipiers,
mes entraîneurs ou encore les dirigeants de mes différents clubs, ces derniers ont marqué
ma trajectoire sportive. Toutefois, si le nombre de femmes engagées dans l’activité
basketball est élevé, puisque le taux de féminisation affiche 36,6 % en 2014, on constate
encore aujourd’hui des inégalités de traitement. Telles que des inégalités salariales, comme
le montre le Sénat dans son rapport publié le 11 décembre 2019 : « dans le basketball, les
hommes perçoivent en moyenne 9 760 € net par mois alors que les femmes ont un salaire
moyen de 3 600 €
». Ou encore des inégalités dans le traitement médiatique puisque le
contrat signé entre la Fédération française de Basketball et la SFR-Numéricâble offre une
couverture médiatique à de nombreux championnats masculins a contrario d’un seul chez
les féminines. Bien que je n’aie pas réalisé mon auto-analyse, ces expériences dans le
monde sportif et les inégalités perçues ont sans doute influencé mon intérêt pour les
inégalités femmes-hommes dans le sport, et mon orientation vers les sociologies du sport,
du genre et des rapports sociaux de sexe…