Notes / Asia Focus
27 juin 2019
Le Vatican et les Indiens chrétiens catholiques : entre tradition et conciliation

Les chrétiens en Inde sont minoritaires, ils ne représentent que 2,34 % de la population, soit environ 24 millions de personnes sur les 1,2 milliard d’habitants que compte le pays. Leur répartition géographique est inégale puisqu’ils sont majoritairement concentrés dans le sud (65 %), le nord-est (14 %) et le nord (21 %). Néanmoins, ces derniers restent des Indiens avant toute chose : leur organisation sociale, leur conception de la famille, leurs us et coutumes ou encore leur régime alimentaire sont pétris de la religion dominante : l’hindouisme, qui organise le cadre de leur conduite humaine.
Il a souvent été rapporté, à tort, que ce furent les Européens qui introduisirent le catholicisme en Inde : Portugais au XVIe siècle ou encore Britanniques au XIXe, mais il n’en est rien. Dès le IIe siècle, l’arrivée de Saint Thomas en Inde permit aux premiers chrétiens de s’implanter dans le sud-ouest du pays, comme en attestent les inscriptions relevées sur les patènes de cuivre des églises chrétiennes de la région de Kerala. Même si la première église fondée par l’Apôtre était de rite syriaque (qui reconnaissait jusqu’au VIIe siècle l’autorité du patriarche nestorien de Babylone avant de passer sous la juridiction spirituelle directe du patriarche d’Antioche), les Indiens chrétiens se scindent aujourd’hui en quatre grandes familles : les Syriens (ou de Saint Thomas), les catholiques, les protestants et les anglicans. La christianisation du continent indien ne s’est pas faite de façon uniforme et unifiée : il y eut plusieurs points de départ différents, le plus souvent dans le sud, comme pour le syrien (au Kerala), le catholique (Goa), le luthérien (côte du Sud-Ouest) ou encore l’anglican (pays tamoul)…