Notes / Asia Focus
9 mai 2019
La censure comme garantie des libertés des expressions : le système de classification des films à Hong Kong

En 2017, la République populaire de Chine s’est permis d’interdire aux deux jeunes députés indépendantistes hongkongais Sixtus Leung et Yau Wai-Ching de siéger au parlement hongkongais malgré leur élection . Fait troublant témoignant du rapport de prédation que le continent entretien avec Hongkong et inversement, des tentatives du territoire de retarder autant que possible son assimilation complète au système chinois. Car ce que dit cette intrusion directe dans la vie législative hongkongaise, c’est ce besoin de détruire un système de protection légale issue de la décolonisation britannique et dernier rempart d’une identité singulière. À ce titre, j’aimerais ici revenir sur ce qui fut, me semble-t-il, un exemple intéressant de mise en place d’un système de censure, de contrôle et d’organisation de la parole en vue d’en protéger la liberté d’expression : le 10 novembre 1988, les autorités hongkongaises adoptent un système de classification des films qui permet à tous films de connaître une exploitation en salle en leur attribuant un public plus ou moins large et défini en fonction de leurs contenus. Il est cependant impossible de comprendre les enjeux de ce système sans faire retour sur le contexte et les qualités singulières qui définissent Hongkong et sa population…