Notes / Sport et géopolitique
13 novembre 2018
La nouvelle stratégie de communication de la F1 sous l’ère Liberty Media : ouverture à un public mondial ou accessibilité factice ?

Grand Prix d’Espagne de Formule 1 à Barcelone, 14 mai 2017. Peu après 14h, sur la tribune du premier virage du circuit de Montmeló, un garçonnet amiénois arborant fièrement son t-shirt de la Scuderia Ferrari pleure l’abandon de son idole, le Finlandais Kimi Raïkkönen. Sa réaction est filmée en direct par la réalisation de la Formula One Management (FOM). Touchée par ces images, l’équipe italienne envoya quelques minutes plus tard un membre de son équipe récupérer le petit Thomas et sa famille pour les inviter à assister au reste du Grand Prix dans le stand de la Scuderia, aux côtés de leur pilote fétiche. Largement retransmise par les caméras, cette rencontre entre un jeune fan et son idole a suscité des réactions très vives et virales sur internet et les réseaux sociaux, si bien qu’elle fit partie des nominations dans le cadre de la cérémonie des Laureus World Sports Awards du 27 février 2018, dans la catégorie « meilleur moment sportif ». Du propre aveu du nouveau PDG du Formula One Group, Chase Carey, le geste de la Scuderia Ferrari n’aurait jamais été envisageable sous l’ère de son prédécesseur, Bernie Ecclestone : « ils [Ferrari] l’ont fait de leur propre initiative, avec un sentiment de liberté qu’ils n’auraient jamais eu il y a un an », avançait Chase Carey au soir du Grand Prix2. Est-ce donc la nouvelle image que la catégorie reine du sport automobile souhaite donner d’elle-même, sous la coupe de son nouveau propriétaire Liberty Media ? Celle d’un sport plus accessible et ouvert ?