Le marché du sport : entre innovation et régulation, quel équilibre ?

  • Christophe Lepetit

    Christophe Lepetit

    Responsable des études économiques et des partenariats, Centre de droit et d’économie du sport (CDES)

IRIS : Le Centre de droit et d’économie du sport (CDES) au sein duquel vous travaillez est régulièrement sollicité pour des études d’impact économiques de grands évènements sportifs ex ante. Pour ce faire, quelle est votre méthodologie et quelles sont les principales difficultés rencontrées ?

CHRISTOPHE LEPETIT : Tout d’abord, je souhaite rappeler que le CDES n’a historiquement réalisé que 2 études d’impact économique ex ante : l’une sur l’EURO 2016 (en 2014, à la demande de l’Union des associations européennes de football (UEFA)) et l’autre sur les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (en 2016, à la demande du Groupement d’intérêt public Paris 2024). Tous nos autres travaux concernant l’impact économique de grands évènements sportifs internationaux-GESI (Coupe du Monde de rugby 2007, demi-finales du TOP 14 2013 et 2017, Jeux équestres mondiaux 2014, EURO 2016, Championnats du Monde d’enduro 2017 ou encore l’impact d’un club) sont des travaux ex post.

Les travaux ex ante ne sont pas dénués de sens et d’intérêt notamment pour leur vertu permettant de mettre en place une stratégie d’optimisation des effets économiques et sociaux des GESI. Ils doivent néanmoins être réalisés de façon rigoureuse afin de ne pas tomber dans le risque de la surestimation répondant au simple enjeu de la justification politique des dépenses (publiques essentiellement) consenties pour leur organisation. D’autant plus qu’un calcul d’impact économique ne peut et ne pourra jamais donner une quelconque légitimité aux dépenses réalisées dans le cadre des GESI…