Le déni d’accès chinois, entre héritage impérial et mondialisation : la chasse des vides stratégiques

  • Dorian David

    Dorian David

Le sommet de Davos en janvier 2019 semble confirmer la tournure du monde actuel. Marquée par l’absence de grandes puissances occidentales comme les États-Unis, le Royaume-Uni et la France malgré la présence de plus de 3 000 PDG et responsables politiques internationaux, la scène du sommet économique a été occupée notamment par les officiels chinois . L’enjeu est double pour Beijing qui doit justifier des difficultés rencontrées par sa croissance économique stagnante, tout en s’affirmant en même temps comme une puissance régulatrice de la mondialisation à la place de celles qui se sont absentées. Une aubaine pour l’Empire du Milieu qui ne cesse de développer son projet des « Nouvelles routes de la soie » et qui peut en faire la promotion devant le parterre mondial de l’économie et de la politique. Ce sommet économique illustre clairement le lien indéniable entre économie, diplomatie et politique. Autant de leviers utilisés par la stratégie chinoise depuis des siècles pour asseoir son autorité si ce n’est son hégémonie.

De plus, l’absence de certaines puissances occidentales est pointée du doigt par Beijing qui n’hésite pas à être très critique en dénonçant la situation interne fragilisée de ces États tout en promouvant la mondialisation et le multilatéralisme. Cette situation illustre, ici au sens physique, les « vides » laissés par le retrait des puissances occidentales sur la scène internationale, aussitôt comblés par la Chine de manière à écarter ces absents. En mettant à mal l’image d’États considérés comme responsables et régulateurs du monde, Beijing présente sa croissance comme un modèle de réussite qu’il est bon de suivre pour s’asseoir à la table des puissances établies. Le but n’est pas de les remplacer, mais plutôt de se hisser à leur niveau pour avoir le même poids géopolitique…