Notes / Asia Focus
11 mai 2018
Défis stratégiques dans les rapports centre/périphérie en Chine

Centre, périphérie : notions saturées de sens… L’alliance entre la technologie et la vitesse ou ce qui constitue, pour parler le langage de Paul Virilio, une « dromosphère », a réduit considérablement les distances séparant un point à l’autre du globe. À l’échelle de la Chine, lorsqu’il fallait encore trois jours au siècle dernier pour relier depuis Pékin la frontière du Kazakhstan par le train, quelques heures désormais suffisent. Mais loin de rapprocher les peuples, cette brusque accélération des échanges a provoqué – en Chine comme ailleurs – des tensions, voire des phénomènes de rupture ainsi que des revendications identitaires ou religieuses. En somme, ce qui relie, peut être à la fois source d’adhésion ou source de rejet. Car les nouvelles routes de la soie sont bien plus que des voies de communication terrestres ou maritimes destinées au seul commerce de biens matériels. Elles ont été très longtemps, et le restent encore, des routes pour la « foi ». Une lecture purement réaliste des relations internationales laisserait à penser que ce phénomène est bien marginal. Or, s’il est vrai que la « foi » désigne, dans un contexte pluriséculaire, les échanges innombrables qu’il y eut jadis entre missionnaires bouddhistes notamment ou marchands, l’on ne saurait trop oublier que le mot fides désigne d’abord et avant tout, de par son étymologie latine, la « confiance ». Elle est à l’origine de n’importe quel credo,qu’il soit de nature religieuse ou politique, voire les deux…