Urbain progressiste versus rural populiste ? Une opposition beaucoup trop simpliste

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  • Pierre Bréchon

    Pierre Bréchon

On a longtemps opposé les représentations de la ville, lieu de modernité et de progrès, au rural qui serait celui des traditions et des conservatismes. Avec l’extension des espaces urbains vers des campagnes « rurbanisées », avec les échanges nombreux entre villes et campagnes liés à la localisation des emplois, les populations urbaines et rurales se sont rapprochées. Il est ainsi possible de se demander si elles conservent des spécificités sociodémographiques, mais aussi culturelles ou politiques. La ville est-elle le lieu privilégié des valeurs de tolérance et d’ouverture, alors que les milieux ruraux seraient « populistes », défiants à l’égard des élites et des institutions, très opposés à « l’invasion » du pays par les étrangers ? La question a encore été posée récemment et de façon plus ou moins polémique par quelques auteurs [1]. Pour certains, les catégories populaires auraient été obligées d

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