Sécurité européenne : les États baltes en première ligne ?

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  • Philippe Perchoc

    Philippe Perchoc

    Chef de l’antenne IRSEM Europe à Bruxelles, chercheur spécialisé sur la sécurité baltique et les questions européennes et professeur d’histoire et de politique de l’Europe centrale au Collège d’Europe à Bruges et à l’Université catholique de Louvain

Il y aura vingt ans cette année que l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie sont devenues membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN, avril 2004), puis de l’Union européenne (UE, mai 2004). Cette double adhésion, qui paraît aujourd’hui naturelle, a été le plus grand succès des diplomaties baltes après avoir retrouvé leurs indépendances en 1991. Les conséquences s’en font sentir jusqu’aujourd’hui : chaque scénario alternatif – neutralité, adhésion seulement à l’OTAN ou à l’UE – les mettrait [1] dans une situation de grande fragilité dans le contexte de la guerre d’agression russe en Ukraine. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie assurent les frontières de l’UE et de l’OTAN vis-à-vis de la Russie, avec les moyens limités de trois États à la densité de population faible – environ 6 millions d’habitants à eux trois – et aux économies proportionnées à leur taille. Il est donc toujours apparu nécessai

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