Penser la déseuropéanisation / Par Bastien Nivet

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« Notre Union européenne ne va pas bien » [1], « Je perçois pour la première fois un danger sérieux de désagrégation de l’Union » [2], « Crise après crise, l’Europe fonce vers l’abîme » [3]. Jamais l’Union européenne (UE), dont l’histoire et la construction sont pourtant jalonnées de crises politiques et institutionnelles régulières, n’a soulevé autant de pessimisme qu’à l’heure actuelle. Crise des réfugiés, incertitudes permanentes sur la survie de la zone euro, spectre d’un éventuel retrait britannique, poussées ou confirmations populistes ou extrémistes dans plusieurs États membres se conjuguent pour former non plus une juxtaposition de crises – économique, sociale, institutionnelle, politique –, mais bien une crise globale et multiforme de la construction européenne, voire de l’idée d’Europe elle-même. Reposant sur des raisons objectives, l’inquiétude quant à l’état de l’

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