Équilibres internationaux et mondialisation
Juin 2020
Les États-nations, horizon indépassable ?

RIS 118 - Été 2020

L’inventaire des quarante années de transformations économiques, technologiques et sociales qui viennent de s’écouler pourrait être ressaisi sous le chef, nécessairement trop englobant, de « cycle néolibéral ». Ce cycle a largement désarmé la puissance publique – le kratos de la démocratie –, c’est-à-dire ces armatures politiques, institutionnelles, juridiques qui donnaient au souverain – quel qu’il fût – du pouvoir sur soi et sur autrui. L’abondante littérature relative à la crise de la démocratie, ces dernières années, insiste pourtant trop sur les difficultés du demos et passent sous silence la crise du kratos [1]. Trois traits semblent caractériser ce cycle néolibéral des années 1975-2016. D’abord la globalisation économique et financière, matérialisée par l’ouverture croissante des économies nationales, de 10 % à 30 % en moyenne en quelques années, qui disqualifie toute politique macroéconomique volont
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