La diplomatie du pape François, entre révolution et réactions

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  • Blandine Chelini-Pont

    Blandine Chelini-Pont

    Docteure en droit, professeure d’histoire contemporaine à l’Université d’Aix-Marseille, associée au Groupe sociétés, religions, laïcités (CNRS).

Si l’on définit le terme révolution comme une rotation complète d’un corps mobile autour de son axe, il est possible, en filant la métaphore astrale, de qualifier François, premier pape sans chiffre et au prénom révélateur, de pape révolutionnaire. Élu pour redresser une Église en crise, ébranlée en profondeur par les scandales de ce qu’il appelle lui-même le cléricalisme [1], en plus de la corruption et des abus sexuels, François a proposé un traitement radical en interne, mais aussi, à l’extérieur, une autre philosophie de la vie internationale, qui a d’abord emporté les suffrages avant de provoquer, par ondes de choc successives, des réactions, des résistances et des critiques parfois virulentes, dont une véritable bronca au sein du catholicisme états-unien, presque au bord du schisme [2]. Car François a apporté un regard « sudiste », voire tiers-mondiste, aux désordres du monde. En conséquence, il a renversé la parole et l’a

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