L’Indianocéanie, un espace singulier dans l’Indo-Pacifique

  • Wilfrid Bertile

    Wilfrid Bertile

    Président de la Commission des Affaires générales, financières, européennes et relations internationales, conseiller en charge du co-développement régional, de la pêche et des relations extérieures de la Réunion

L’Indianocéanie est un concept relativement récent, que l’on doit au poète mauricien Camille de Rauville, qui le présentait dès 1960 comme « un nouvel humanisme au cœur de l’océan Indien ». Repris par des écrivains, des universitaires et des journalistes, ce terme a été adopté officiellement en 2014 lors du sommet des chefs d’état et de gouvernement de la Commission de l’océan Indien pour désigner les pays qui la composent, à savoir les Comores, la France au titre de La Réunion, Madagascar, Maurice et les Seychelles.

L’Indo-Pacifique est un concept encore plus récent puisque le Premier ministre japonais Shinzo Abe l’aurait utilisé pour la première fois en 2007. Il a notamment été repris dans les années 2010 par le président américain Barack Obama et en 2018 par le président français Emmanuel Macron. À la fois un concept géographique et stratégique, il s’étend, selon l’acception française, des côtes orientales de l’Afrique à l’Est du Pacifique. Il est structuré sur le plan géostratégique par le positionnement des pays résidants face à la rivalité opposant les États-Unis et la Chine.

Il ressort de la définition de ces deux termes que l’un, l’Indianocéanie, est un sous-ensemble de l’autre, l’Indo-Pacifique. Insulaire, francophone, à la fois une et multiple, l’Indianocéanie est un espace original, par lui-même, par sa place dans l’Indo-Pacifique, par ses perspectives d’évolution.