Recompositions logistiques autour de la mer Caspienne : une géopolitique de la liminalité

14 min. de lecture

  • Yéléna Mac-Glandières

    Yéléna Mac-Glandières

    Doctorante en géographie-géopolitique, IFG Lab’,Université Paris 8, et ATER en géographie,Université de Reims Champagne-Ardenne / HABITER.

Dans son grand roman dénonçant l’ironie du projet soviétique à partir d’un village fictif du Sud de la Russie, Tchevengour, Andreï Platonov donne à la mer Caspienne le qualificatif, sous forme d’oxymore géographique, de « mer des steppes » [1]. Dans l’« Essai de géographie totale de la Caspienne » qu’il tente de réaliser dans son Livre de la Caspienne, l’écrivain contemporain russe Vassili Golovanov voit dans cette mer dont il peine à faire sens de la situation à la fois centrale et marginale un « trou dans l’espace-temps » [2]. La Caspienne est ainsi traversée de multiples ambiguïtés. Passée mer dans le vocabulaire courant de la plupart des langues, elle est pourtant, d’un point de vue hydrographique, un lac endoréique : une étendue d’eau fermée, sans écoulement fluvial et sans ouverture sur l’océan mondial. Sur un planisphère, on voit donc une mer fermée, enclavée au cœur de la masse terrest

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