Enjeux de société
Mars 2016
La lutte anticorruption en Chine : « la chasse aux tigres et aux renards » / Par Barthélemy Courmont et Emmanuel Lincot

RIS 101 - Printemps 2016

Si l’histoire des élites politiques chinoises semble étroitement liée à celle de la corruption, dont le système mandarinal de sélection et de privilèges des fonctionnaires de l’Empire et ses excès furent la principale manifestation [1], cette réalité s’est accentuée en marge des développements économiques du pays au cours des trente-cinq dernières années. Dès les années 1980, la corruption était en effet identifiée comme un phénomène grandissant, au point d’être la cible des manifestants de la place Tiananmen en 1989. Cette tendance n’a fait que croître depuis. S’agit-il, dès lors, d’un avatar de la croissance chinoise et des mutations économiques et sociales qui l’accompagnent ou, à l’inverse, d’un « mal nécessaire » permettant de consolider les institutions et d’offrir une stabilité dont la Chine a su tirer profit pour se hisser au rang de grande puissance ? D’un côté, la corruption en Chine génère des inéga
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